On achève bien les écoliers de Peter Gumbel

Intriguée par le titre et la description de ce livre, je me suis décidée à le lire...

Ce qu'on peut lire au dos du livre:

71 % des élèves sont régulièrement « sujets à de l’irritabilité ».

63 % souffrent de nervosité.

Un sur quatre a mal au ventre ou à la tête une fois par semaine.

40 % se plaignent d’insomnies fréquentes.

Pourquoi la France est-elle le seul pays au monde à décourager ses enfants au nom de ce qu’ils ne sont pas, plutôt qu’à les encourager en vertu de ce qu’ils sont ?

C'est la vision d'un étranger (ancien grand reporter à Time Magazine) sur notre système scolaire français, il analyse ce qui ne fonctionne pas très bien chez nous et nous explique ce qui est différent dans d'autres pays, ce qui pourrait être améliorer.

Je trouve cela intéressant d'avoir un avis extérieur à la mentalité/culture française, car parfois on a tellement vécu, été élevé par ce système, qu'on oublie de prendre du recul et de voir que cela pourrait être nettement mieux.

Il est vrai que notre système français a tendance à pointer du doigt ce qui ne va pas, nos erreurs, à être négatif, à ne pas valoriser les élèves, au contraire à les humilier... etc. et quand on constate que dans d'autres pays tels que la Finlande ou les Etats-Unis, la mentalité et l'approche peuvent être tout autre... avec plus d'encouragements, de positivité, de bienveillance... on comprend mieux ensuite pourquoi adultes... les américains par exemple, ont en général plus de confiance en soi, plus d'optimisme, sont plus entrepreneurs... que les français... cela vient de l'éducation en amont.

Voici les citations que j'ai noté et qui résument bien certains problèmes du système français:

page 14 :

la dictature de la salle de classe. Une culture impitoyable et parfois humiliante, qui a sacralisé des évaluations mettant les élèves sous pression, tout en traitant sans ménagement la notion de motivation individuelle. Une culture de l'excellence, certes, mais qui enfonce aussi les élèves les plus faibles plutôt que de les aider à se relever. Une culture qui n'hésite pas à mettre 0 à une mauvaise copie, mais ne mettra jamais 20/20 à une excellente. Bref, une culture de la nullité, à l'opposé des grandioses promesses de la République. Effectivement, en France, on achève bien les écoliers.

page 36 :

un système où les enfants ont été conditionnés à "la fermer" plutôt qu'à exprimer ce qu'ils pensent, par peur de se tromper. Ce système promeut l'effacement de soi, le conformisme et l'obéissance aveugle au détriment du sens de l'initiative et de la curiosité intellectuelle.

page 48-49 :

Il s'agit d'un modèle extrêmement directif dans lequel le gouvernement décide du programme dans les moindres détails, depuis le nombre exact d'heures consacrées à chaque matière jusqu'à l'ordre précis dans lequel les connaissances doivent être acquises.

page 82 :

S'appuyant sur le travail de généticiens et de neuroscientifiques ainsi que de psychologues, Hans Henrik Knoop affirme que les individus apprennent de manière plus efficace lorsqu'ils apprécient ce qu'ils font, et lorsque cela a du sens ou est intéressant. La plupart des systèmes éducatifs traditionnels s'effondrent à cause de deux idées reçues qu'il considère comme "pédagogiquement catastrophiques" : que les enfants naissent plus ou moins identiques, et qu'ils doivent être forcés à apprendre, de manière à ce que cet apprentissage soit efficace.