Dans le livre "Dyslexie une vrai-fausse épidémie", Colette Ouzilou dénonce la méthode de lecture globale et mixte, elle considère que cela fait des ravages et que c'est la première cause de tous ces cas de dyslexies que les orthophonistes voient défiler. Elle dit que la majorité des enfants étiquetés "dyslexiques" ne le sont pas vraiment (il y aurait seulement 10% de vrais dyslexiques).
Elle analyse comment se met en place le processus de lecture et considère qu'on doit apprendre le code (lettre, alphabet, combinatoire: phonème "b-a-ba") pour qu'il sache bien lire. Elle dénonce certains méthodes de lecture (mixte) qui s'apparente à un jeu de devinette.
Le montage syllabique permet tôt de reconnaître signifiants phonétiques et monèmes grammaticaux, au contraire du globalisme de départ, qui offre à l'oeil, en vrac, un graphisme complexe où ce tri est impossible.
L'intuition ni la mémoire ne peuvent compenser un code mal installé, escamoté, donc non automatisé. La dysorthographie graphématique peut donc naître dès la mémorisation globale.Elle dénonce aussi la nouvelle façon de faire la grammaire au primaire, considérant qu'on ne donne pas les bonnes bases concernant la nature des mots et leur syntaxes, et qu'on aborde trop tôt les notions de groupe fonctionnel (GNS pour groupe nominal sujet par exemple, syndrome du global à son avis).
Pour abstraire encore davantage, la terminologie se réduit vite aux initiales, dont l'enfant oublie aussitôt le sens. Dans le GNS, le concept sujet (souvent pronom seul) occulte celui de nom. Ainsi Louis, CM1, questionné hors contexte sur la catégorie de cahier, répond: "c'est un sujet." Pour obtenir la catégorie nom, il a dû faire un long parcours verbal et raisonner à partir de son nom propre. Or pour opérer le pluriel du nom, il faut savoir que c'est un nom, mais l'opacité du groupe barre l'accès au morphème. Sans repère catégoriel, la réflexion orthographique est paralysée.
Analyse du texte, découpe fonctionnelle négligent l'objectif réaliste, accessible et nécessaire au CE1, CE2 : que le petit écolier puisse produire une phrase, un texte simple en utilisant une logique grammaticale, élémentaire comme son niveau. (p.139)
Mais tout comme la lettre introduite bien après le mot, la nature de l'élément, noyée dans le groupe fonctionnel, a perdu son potentiel opératoire. (p.139)
Le verbe doit donc être compris par l'enfant comme ce qu'on fait, ce qu'on va faire, ce qu'on a fait, etc., le sujet étant celui qui fait ou qui subit. Pour en prendre conscience, il doit l'appréhender en situation et l'explorer dans le temps. C'est pourquoi, en CP et en CE1, la notion de verbe d'action doit précéder celle, abstraite, de verbe d'état.